En ces temps d’urbanisme effréné, de constructions outrancières, il était temps de faire une pause pour retrouver nos racines…la CAMPAGNE ! Ah oui, la bonne vieille terre de nos ancêtres qui sent bon le crottin de cheval et la bouse de vache. Ces beaux près, pour moitié en jachère, ces routes où personne n’ose plus passer. Avouez-le, il y a de quoi devenir fou, non ?
Et c’est bien ce que Zoo Digital, développeur de Chicken Shoot - série ayant déjà vu le jour sur Gameboy Advance et PC -, tente de nous montrer au travers de son dernier chef d’œuvre. Entre l’analyse sociologique de la dépression campagnarde et l’ode aux snipers fous, Chicken Shoot tente la dure association du jeu de tir et de la simulation de vie à la campagne…un écart périlleux.
Poule !!
Avec Chicken Shoot, Zoo Digital nous replonge dans nos vacances bucoliques passées jadis chez ce bon vieux tonton André. Hum, le calme, la douceur…l’ennui. « Ennui » est le mot juste. L’histoire dans Chicken Shoot, si tant est qu’il y en est une, se déroule dans une bonne vieille ferme. Avec tout ce que ça comprend comme paysan au béret, poules dans le foin et compagnie. Une animation, déplorable au passage, nous sert d’introduction. On voit notre brave fermier, dormant contre un arbre, se réveiller brusquement pour prendre son fusil de chasse et partir à la poursuite des méchantes poules picorant son grain. Que de suspense…
Après cette fabuleuse introduction, c’est donc une série de niveaux que vous aurez à terminer. Le jeu se joue au stylet et à la croix directionnelle. On parcourt l’ensemble du niveau avec des mouvements au stylet, puis on tire tout simplement avec la partie gauche de la croix avant de recharger avec la partie basse. L’idée n’est pas vilaine mais ce n’est pas non plus un modèle pour un jeu de tir sur DS.
Un contenu bien maigre…
Ce que nous propose Chicken Shoot en terme de contenu est bien maigre. Trois modes au total. Un "Arcade", un "Classique" et un autre nommé "Chasse à l’œuf". Autant le dire tout de suite, les deux premiers sont identiques. On ne voit pas vraiment la différence entre l’arcade et le classique puisqu’il s’agit toujours dans les deux modes de dézinguer le maximum de poules, poulets et autres volailles.
Le mode "Chasse à l’œuf" est lui un peu plus intéressant car différent du jeu de tir basique, et mal réalisé au passage. Dans ce mode, vous incarnez toujours notre brave fermier et devez collecter le maximum d’œufs de vos poules (étrange, il ne les chasse plus maintenant) qui pondent aléatoirement de leur couche. On dirige notre homme au stylet pour pouvoir positionner son panier. Au final, ce n’est pas si mal que ça. Après vous pouvez toujours modifier les options, voir vos scores et jouer avec un ami grâce au mode "Multijoueur".
Sept niveaux c’est tout ce que Chicken Shoot pourra vous offrir. C’est peu, c’est vrai, surtout qu’on passe d’un niveau à l’autre sans challenge ni objectif. Qu’on soit mauvais ou très bon on enquille sur ce qui suit pour faire le tour du soft en à peine une demi-heure… Les niveaux jouent un peu la variété, du corps de ferme aux pyramides en passant par la plage, vous pourrez découvrir des paysages d’une toute beauté (pour la Nes du moins).
Cinq armes sont disponibles. Du simple pistolet du début au fusil à pompe en passant par les quelques mitraillettes qui existent. Cinq, encore une fois, c’est peu. Surtout que les différentes armes ne changent pas grand-chose à votre carnage. On vise avec le stylet, un coup sur la croix directionnelle, on recharge et ça repart. Quelques items sont présents comme un gain de temps puisque chaque niveau est chronométré (on se demande d’ailleurs pourquoi puisqu’il n’y a pas d’objectif).
Apparats en désuétude…
Dans Chicken Shoot, la musique est réduite à son stade le plus primaire. Quelques sonorités inaudibles tournant en boucle et vous rendant fou, ainsi que une ou deux reprises, massacrées, de quelques thèmes cultes du jeu vidéo. A moins de devenir dingue, je vous conseille (si déjà vous osez acheter ce jeu) de couper littéralement le son.
Visuellement….comment dire ? C’est…c’est…c’est très MOCHE ! C’est limite si la Nes n’avait pas de meilleurs graphismes. Chaque niveau à un décor fixe donnant un aspect dessin animé très mal retranscrit puisque les décors manquent tous de finesse. Ce qui est quand même un comble pour un simple arrière plan qui ne connaît aucune animation. Les poules, et autres volailles, se déplacent devant vous avec une certaine fluidité, jouant même des grimaces et faisant de-ci de-là quelques pirouettes comiques (une poule qui fait de la couture, qui bronze et compagnie). Seulement, tout cela est horriblement laid. La modélisation date de Mathusalem, les bons gros pixels sont légion.
Une demi-heure de jeu, si vous n’avez pas craqué avant, c’est le temps qu’il vous faudra pour boucler Chicken Shoot sur Nintendo DS. Ce n’est même plus court c’est expéditif. A part un mépris du public de la part du développeur, je ne vois pas grand-chose d’autre à dire sur un tel constat. Rejouer avec un ami à ce jeu relève tout simplement du masochisme.
2
/20 : Si, si, j’insiste ! Ce jeu est une horreur. Incroyablement court, laid, à la maniabilité plus que moyenne. Bref, c’est des décennies de retard que l’on regarde…complétement abattu. Chicken Shoot devient exceptionnel par ses seuls défauts et non ses qualités.
Gameplay : Moyen. Presque correct mais souffrant quand même de quelques défauts. C’est jouable mais ça aurait pu être mieux.
Durée de vie : Une demi-heure tout rond pour finir le jeu et tâter du mode « Chasse à l’œuf ».
Graphismes : Honnêtement, le tout est incroyablement laid. Niveau Nes pour les décors, même pas GameBoy Advance pour les animations.
Audio : Deux ou trois thèmes seulement, et tous inaudibles en plus!
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