Crash test sur Nintendo Wii…
Crash of the Titans est, mine de rien, le quatorzième opus issu de cette véritable saga du jeu vidéo. Née sur PlayStation en 1996, Naughty Dog - avec l'appuie de Sony - frappait alors un grand coup dans l’univers du jeu de plateforme en créant, La surprise, qui allait bouleverser l’ordre établi dans ce domaine trusté par Mario et Sonic. Une surprise qui à elle seule arrive encore aujourd’hui, malgré une exploitation parfois critiquable, à insuffler un intérêt certain, lorsque l’on entend parler du vaillant marsupiaux élevé aux OGM.
Au cours de sa carrière, Crash nous en a fait voir de toutes les couleurs, la créativité n’est pas souvent au rendez-vous, seules quelques rares épisodes s’avèrent réellement indispensables, mais en aucun cas révolutionnaires. Après Naughty Dog et Eurocom c’est récemment que Sierra (Vivendi) confiait la licence à Radical Entertainment, qui dans la foulée nous proposait Crash Tag Team Racing, la suite du jeu de courses déjantées sortit sur PS en 1999.
Aujourd’hui, notre courageux bandicoot se balade à nouveau dans un genre d’action/plateforme qui, avouons-le … lui va comme un gant. Vous voici donc de retour en Australie dans les îles Wumpa, entouré par vos amis Aku Aku, Coco la sœur de Crash et Crunch. Le scénario qui nous est ici proposé met immédiatement en scène l’enlèvement de Coco et Aku Aku par votre créateur et ennemi, le sado-sadique Docteur Neo Cortex ! Ce dernier à découvert, grace à l'esprit maléfique incarné par Uka Uka, le Mojo, une substance magique qui lui permet petit à petit de construire une véritable armée de Titans lobotomisés ! De fameuses créatures féroces que vous allez devoir apprendre à dompter, dans ce Crash of the Titans.
Une jouabilité aux petits oignons…
Vos premiers pas dans le jeu sont facilités par des stèles qui vous indiquent les mouvements que Crash peut exécuter, des sortes de menhirs que vous rencontrez par ailleurs tout au long du jeu. La prise en main est immédiate et instinctive, le Nunchuk sert à diriger notre héros, le bouton A de la Wiimote pour sauter et double sauter à souhait. La caméra ne peut être en aucun cas contrôlée, elle est sur rail, ce qui retire immédiatement la sensation de liberté que l’on est en droit d’attendre d’une production moderne, mais qui confère au titre un niveau d’accessibilité remarquable pour les non habitués aux jeux vidéo.
Crash peut bien évidement combattre. Les mouvements prévus à cet effet s’améliorent au fur et à mesure de votre progression en collectant de la substance Mojo, apparaissant après avoir vaincu un ennemi par exemple. La gâchette B de la Wiimote permet ainsi de frapper vos ennemis, très vite il devient possible d’être plus percutant grâce à des enchainements vous permettant de réaliser des combos. Le bouton Z du nunchuk, permet lui d’exécuter une charge sur votre adversaire. Celle-ci, plus ou moins virulente, dépendra avant tout du temps de concentration qu’il vous est possible de lui accorder. Enfin, le bouton C offre la possibilité de se protéger à l’aide du pouvoir de Aku Aku, une fois celui-ci retrouvé.
Le gameplay de Crash of the Titans n’utilise pas de manière excessive les possibilités uniques de la Nintendo Wii, aucune prise de risque en somme. La toupie que peut exécuter Crash, en revanche, peut-être effectuée à l’aide d’un balayage répété de la Wiimote, que cela soit à terre, ou dans les airs lors des phases de voltiges vous permettant d’atteindre des plateformes très éloignées. Ces mouvements ne sont toutefois pas une exclusivité de la Wiimote, ils peuvent très bien être réalisés via le nunchuck pour la toupie à terre [Efficace lors de mêlées], et en appuyant successivement sur A pour la toupie aérienne.
Domptez la bêêêêêêêête…
Haut-delà de ce gameplay classique mais diablement efficace, l’un des aspects le plus divertissant de cet épisode est le contrôle de créatures aux capacités uniques. Tout au long de votre parcourt vous rencontrez les Titans, un bestiaire relativement varié. Pour prendre le contrôle de ces créatures, il vous faut les étourdir. Une succession de coups portés, va ainsi augmenter petit à petit leurs blessures, lesquelles se résorbent progressivement si vous ne parvenez pas à enchainer. La charge se révèle ici efficace pour déstabiliser leur défense enfin … sur la plupart. En effet, certains spécimens sont tellement puissants, qu’il faut alors utiliser les capacités d’un autre, pour parvenir à sa fin.
Une fois étourdi et avant qu’il ne s’effondre pour disparaitre, une petite croix directionnelle apparaît au dessus du monstre. Appuyer sur bas vous permet alors de le chevaucher, de même pour le quitter. Vous prenez le contrôle de créatures toujours plus puissantes et prenez plaisir à détruire, défoncer tout ce qui vous entoure avec certaines, ou bien alors à être plus tactique avec d’autres qui possèdent une puissance physique moindre, mais qui en revanche sont dotées de pouvoirs très efficaces comme le tir - Via l'utilisation du viseur de la Wiimote - ou encore l'élasticité de leurs membres.
Au final, cet aspect du jeu s’avère très jouissif, on se retrouve vite dans des mêlées plus viriles les une que les autres, où l’on change à tout moment de monture soit par plaisir, soit car l’actuelle arrive à bout de souffle. Egalement au programme une jauge de magie. Tous les Titans possèdent un coup spécial qui peut être long à déclencher [attention à la contre –attaque !!]. Ce dernier est à réaliser via une série de mouvements de la Wiimote ou de la combinaison Wiimote/Nunchuk. Ce pouvoir peut faire très mal - surtout sur vous ^_^ -, vous pouvez le ré-exécuter une fois la jauge de magie rechargée.
A deux c’est plus facile !
Crash of the Titans, c’est aussi un mode coopération façon arcade, où un second joueur peut rejoindre la partie à tout moment. Cette option s’avère redoutable lorsque vous bloquez sur un challenge délicat ; vous appelez alors un membre de votre famille ou un ami, pour qu’il vous file un coup de main. Même s’il ne sait pas jouer encore aussi bien que vous, il pourra toujours distraire un ou plusieurs adversaires pendant que vous vous acharnerez sur l’objectif à atteindre… ;)
Cette possibilité confère au jeu une dimension réellement attractive. Lorsque les deux joueurs ont atteint le même niveau de jeu - ou non - on se prend à élaborer des tactiques pour faire face à ce que l’on pensait insurmontable seul ! Dommage que cette expérience ne soit pas reconduite online, Radical Entertainment aurait tenu ici un must have absolu.
Pour aller un peu plus loin dans ce qu’implique le fait de jouer à deux, durant certaines phases de jeu, il faut jouer en parfait binôme. En effet, à chaque instant l’un peut être transporté par l’autre en s’installant dans son dos, mais ceci n’est pas une option lors de certaines phases de plateformes ou de descentes en surf. C’est ainsi qu’à chaque réception de saut, c’est à votre partenaire de prendre les affaires en main ! Je ne vous raconte pas les scènes quand l’autre foire son coup à plusieurs reprises ! ^_^
Oui mais … trop linéaire…
Votre aventure est découpée en épisodes, un épisode est égal à un niveau, Crash of the Titans comporte donc 20 niveaux. Une dizaine d’heures en mode normal suffiront pour en venir à bout correctement, un peu plus pour terminer le jeu vraiment à 100% puisque, dans chaque niveau, des items bonus sont à retrouver, des objectifs sont à remplir. Tous les personnages charismatiques sont de la partie, y compris Nina, la nièce de Neo Cortex qui n’est pas loin ici de voler la vedette à son oncle ! L’humour décalé de la série est bien évidemment là, malgré qu’on l’aurait souhaité beaucoup plus présent…
Côté visuel, les backgrounds du jeu sont très fins malgré que l’on reste ici dans une définition standard (576i/50Hz maximum). Des couleurs chaleureuses, des effets spéciaux en veux-tu en voilà ! Crash of the Titan est doté d’une dynamique ainsi qu’une prestance très soignée dans son ensemble. Radical Entertainment connaît bien son sujet, Entertainment est ici le maître mot. Malheureusement, cela ne fait pas tout. Malgré le divertissement proposé, l’alternance combats et phases de plateformes certes, accompagnées de phases en surf qui auraient mérité un pilotage made in Wii, le jeu devient vite lassant, répétitif, la construction d'un niveau est toujours égale à la précédente : plateforme, combat, plateforme, combat, etc. Aucunes surprises de taille ne sont proposées pour venir troubler cette linéarité ... pesante.
Malgré ça, que l'on ne s'y trompe pas, Crash of the Titans demeure un incontournable du catalogue de Noël 2007, mais la filiale de Vivendi(Sierra) nous propose ici seulement un consommable qui ira vite prendre la poussière une fois l’avoir dévoré, ce qui n’est pas ce que l’on peut attendre d’une œuvre à 50€, qui n’a d’autre originalité que d’être le premier jeu issu de la licence sur Nintendo Wii. Si Vivendi est intéressée par la production de série B en jeu vidéo, d’ici peu la chaine Wiiware devrait lui permettre de s’en accommoder…
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/20 : Très belle réalisation de la part de Radical Entertainment qui nous montre ici tout sont savoir faire. Un jeu accessible à tous, divertissant, qui devient très vite fun à deux, mais qui s’essouffle aussi très vite par un manque d’imagination flagrant en ce qui concerne l’alternance des phases de jeu, sans même parler de la quasi absence de phases de recherche ludiques, qui auraient proposé au joueur de s’amuser un peu plus longtemps, chose qui aurait été un réel bonheur compte tenu du plaisir que procure Crash of the Titans lorsque vous l’avez entre les mains. En bref un titre qui à l’odeur, mais pas le goût de l’achèvement.
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Gameplay : Une référence en termes de jouabilité/accessibilité, Crash se manie au doigt et à l’œil, on s’éclate, Bravo ! Le contrôle des créatures est un réel bonheur, malheureusement il n’arrive pas à dissiper la linéarité flagrante de cette production.
Durée de vie : De manière générale correcte pour le genre, malheureusement aucune quête annexe n’est présente pour la rallonger significativement. Crash of the Titans est un produit de consommation pur et dur.
Graphismes : Très soigné, il se dégage de ce Crash of the Titans une prestance qui fait que l’on s’y plait.
Audio : Tout en Français, OUFF ! La bande son est aussi dynamique que le visuel, les commentaires durant le jeu renforcent l’immersion.
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