Advance Wars de retour sur DS !

Sorti sur GameBoy Advance en 2002, Advance Wars a grandement contribué au succès de la console de Nintendo. En effet, les talentueux développeurs de chez Intelligent Systems étaient alors parvenus - avec brio - à mélanger un jeu de guerre stratégique, avec des graphismes 2D colorés et mignons. Le pari était osé, mais il n'a pas fallu longtemps pour que la licence devienne une vraie référence du genre sur portable. Les épisodes qui suivirent allaient donc renforcer le prestige de cette véritable saga avec Black hole Rising, puis le premier opus DS Dual Strike. IS maitrise parfaitement son sujet, et à chaque fois les fans sont au rendez-vous..

C’est donc avec une certaine impatience que les joueurs attendaient ce Dark Conflict, un épisode relativement atypique par rapport aux précédents qui eux, avouons-le, s’occupaient plutôt de ressasser la même recette en se contentant d’ajouter de nouveaux généraux et de nouvelles unités. Premier constat et non des moindres, Intelligent Systems abandonne ici l'idée des graphismes colorés pour adopter un style manga beaucoup plus mature et sombre. Déclenchant alors une réelle polémique sur le net, cet épisode est, disons le tout de suite, un grand bol d’air frais !

Coté visuels, les développeurs ne se sont pas ainsi reposés sur leurs acquis et ont dû revoir le moteur du jeu pour coller à l'ambiance apocalyptique qui règne dans Advance Wars : Dark Conflict. Ainsi, les cartes en 2D sont devenues beaucoup plus sombres et ternes avec la présence de routes détruites, de villes en ruines et de cratères retranscrivant bien un monde ravagé par des météorites. Les unités ont aussi été retravaillées lors des animations - toujours en 2D - pour adopter un style papier aux contours noircis très prononcés. Le tout mis en scène par une bande son, mélangeant Techno et Rock-n-Roll qui colle parfaitement à ce nouvel univers.

Une planète dévastée...

Dès les premières secondes on est happé par l'ambiance : menu sobre, avec comme arrière-plan une ville détruite ; ajoutons à cela la musique, nous voici à milles lieux de l’interface colorée et animée des précédents opus et cela permet déjà de se faire une petite idée du scénario. Et oui, car il y a un bel et bien un scénario dans Dark Conflict ; fini le grand méchant qui veut conquérir la planète ... enfin, d'un coté, il n'en reste plus grand chose ! En effet, une pluie d'aérolithes a tout simplement ravagé le globe tuant 90% de sa population ! La plupart des villes n'existent plus, le soleil est caché par les cendres et les provisions se font plutôt rares...

Une armée indépendantiste - regroupant des généraux de Laurentia - essaie tout de même de retrouver des survivants sur cette terre dévastée. Le chef de cette force n'est autre que O'Bryan, un lieutenant au grand cœur qui recueillera Ed, un jeune survivant Laurentia ainsi qu’une fille assez mystérieuse car amnésique, nommée Catleïa. En plus de cela, le joueur doit lutter contre des pillards qui profitent de la situation pour faire régner la terreur dans les villes survivantes, mais aussi combattre l'armée Zephyrus, qui elle mène une guerre sans merci contre les Laurentia depuis plus de 100 ans !

L'univers d'Advance Wars : Dark Conflict s’étend tout au long de l'aventure avec, notamment, l'arrivée de personnages un peu étranges, leur but étant de corrompre les généraux en leur proposant des armes et des produits illicites pour des expériences sur les humains ! Rien que ça, un scénario apocalyptique digne des films Hollywoodiens, qui risque même de surprendre le joueur à certains moments !

Toujours aussi stratégique!

Pour ceux qui n'auraient jamais touchés à un Advance Wars, le contenu se compose d'un mode Scénario habituel regroupant plusieurs missions. La plupart vous demande de détruire toute trace de l'opposant ou bien de capturer leur quartier général. Vous êtes dans la peau d'un général et devez commander vos troupes sur une carte en deux dimensions, composée de cases. Les actions se déroulant au tour par tour, il faut bien réfléchir à sa stratégie et analyser chaque situation avant de dispenser vos ordres. Vos unités peuvent ainsi se déplacer une seule fois par tour, sur un certain nombre de cases. Par exemple, les infanteries peuvent se déplacer de tois cases au maximum, tandis qu'un char pourra aller beaucoup plus loin.

Après avoir déplacé votre unité, il est possible d'attaquer un ennemi si celui-ci se trouve à proximité. La carte laisse alors place à une brève animation imageant le combat. Chaque unité dispose de dix points de vie (PV) et est donc détruite si elle tombe à zéro. Malgré cette apparente simplicité, le jeu ne consiste pas à attaquer n'importe qui et n'importe comment, une infanterie n'aura aucune chance face aux tanks par exemple. Par ailleurs, il faut aussi veiller à la topologie du terrain et aux conditions climatiques, une infanterie placée sur une haute montagne aura une meilleure défense que si elle se trouvait sur une route ! A vous donc de prendre en compte les différentes contraintes liées aux dégâts, terrains afin de les utiliser à votre avantage.

Outre les combats, il faut gérer ses ressources. Une fois un point stratégique (Ville, bases…) conquis par vos troupes, ceux-ci vont alors vous permettre de réparer, soigner, réapprovisionner vos unités endommagées à chaque tour, mais aussi de gagner de l'argent. Il faut bien penser qu’à chaque fois que vous vous déplacez, vous consommez du carburant tout comme les affrontements consomment des munitions. Gardez toujours un œil sur vos ressources car sans carburant ou munitions, elles seront quasiment hors-service. La capture des villes ennemies ou neutres est donc très importante, une base capturée au bon moment peut très bien renverser la situation !

Les généraux aux pouvoirs!

Tout comme les anciens Advance Wars, les généraux peuvent utiliser leurs pouvoirs durant les affrontements, toutes les unités gagnant alors un bonus qui dépend de ce dernier. Par exemple, le pouvoir de Ed permet à ses unités terrestres de se déplacer de deux cases plus loin, tandis que Lin augmente la vision dans le brouillard. Pour que la jauge de pouvoir apparaisse, il faut que le général prenne place au combat en montant, par exemple, dans un tank via le QG ou une base. L'unité en question sera alors beaucoup plus puissante qu'à la normale, et permettra donc au général d'utiliser cette jauge de pouvoir nommée "Rupture".

De plus, une zone "d'état major" est à ce moment définie, augmentant alors aussi la puissance des unités se trouvant sur celle-ci. Plus vous tuez d'ennemis et plus la jauge de rupture augmente. Le pouvoir ainsi utilisé ne dur qu'un seul tour, il faut donc attendre le moment propice avant de l'utiliser. Il est important de noter que dans Dark Conflict, les pouvoirs sont beaucoup moins puissants qu'avant, ce qui empêche de balayer littéralement les unités ennemies en un seul tour, comme c’était le cas dans les précédents volets de la série.

Des unités diversifiées!

Que ce soit sur terre, sur mer ou dans les airs, Advance Wars : Dark Conflict possède un bon nombre d'unités aussi intéressantes les unes que les autres. Les unités terrestres peuvent être produites via des bases préalablement capturées avec vos infanteries Bazookas ou Motards. Ici, avec suffisamment d’argent on peut créer différents types de tanks, mais aussi d'autres unités spécialisées comme le Tank AA, efficace contre les avions, ou encore les lance-missiles. Ces derniers peuvent tirer de très loin et causent énormément de dégâts, en contrepartie, ils ne peuvent pas se déplacer et tirer dans le même tour.

Les aéroports et les ports, vous permettent quant à eux de créer respectivement des unités aériennes et maritimes. Chacune d’elles à des avantages et des inconvénients, à vous d'utiliser le type d'unité approprié ! Grâce aux avions, vous pouvez vous déplacer n'importe où et sur une très longue distance. Leur puissance de feux varient, les bombardiers sont très efficaces sur les unités terrestres et maritimes, tandis que les ASA s’avèrent pertinent contre les autres unités aériennes. Coté mer, nous avons droit aux submersibles indétectables qui peuvent faire très mal, ainsi que le cuirassé qui peut attaquer les unités terrestres/maritimes à distance tout en se déplaçant ! Attention, tout de même, à ces unités qui ont tendance à beaucoup pomper de carburant et qui manque souvent de munitions…

Dans ce nouveau jeu, les développeurs proposent quelques nouvelles unités mais en suppriment également. Les Néo-Tanks, par exemple, font partie de l'histoire ancienne car jugés beaucoup trop puissants. On retrouve par contre le Mégatank, très dévastateur mais très lent. Parmi les nouveautés intéressantes, signalons la présence des Motards qui peuvent se déplacer très loin tout en capturant des villes. Les fusées éclairantes peuvent aussi se révéler utiles lors des missions avec du brouillard puisqu’elles permettent d'éclairer une zone bien précise, et donc de détecter les ennemis embusqués. Coté maritime, les porte-avions permettent de réapprovisionner les unités aériennes mais aussi de produire des intercepteurs, une unité de très bonne facture.

Un gameplay qui n'a guère changé...

La manière de jouer, elle, ne change guère. Les fans de la première heure ne risquent absolument pas d'être dépaysé, tant il y a peu de nouveautés. Tout se fait intégralement avec le stylet, la carte étant visible uniquement sur l'écran tactile. Une pression sur l'unité vous permet de la sélectionner puis de dessiner son déplacement avec un simple mouvement du crayon. Des cases en surbrillance apparaissent pour déterminer jusqu'où l'unité peut aller. Comme d'habitude chez Nintendo, rien de très compliqué, la prise en main est quasi-immédiate.

Petite nouveauté assez sympathique, votre vision du champ de bataille peut être élargie très facilement avec l’outil de zoom, et ce afin de bien visualiser les positions ennemies. On regrette, tout de même, que le double écran ne soit pas aussi bien exploité que dans Advance Wars : Dual Strike, où nous avions droit à des terrains qui utilisaient les deux. Ici, l'écran du haut permet uniquement de lire des informations sur les terrains ainsi que l'unité sélectionnée pour observer ses niveaux de puissance, carburant, munitions, etc.

Des modes assez restreints

Les connaisseurs, seront eux peut-être déçus par le nombre assez restreint de modes de jeux. Outre le mode Scénario, vous pourrez vous exercer sur une centaine de cartes prédéfinies par les développeurs via le mode Libre. Un nombre très élevé même s'ils n'ont pas hésités à nous remettre les anciennes cartes, jusqu'au tout premier Advance Wars. Vous aurez ensuite le mode Multi-joueurs en réseau local, jouable à quatre pour peu que chacun possède une cartouche du jeu, alors que Dual Strike pouvait lui être joué jusqu'à huit tout en proposant un mode une cartouche pour plusieurs joueurs. Le mode Atelier permet de créer ses propres cartes ! Assez complet, c'est ici à vous de définir les différents terrains (Routes, montagnes, mer) ainsi que les différentes bases comme le QG ou les ports. Vous créez intégralement votre carte qui sera ensuite entièrement jouable seul ou en multi.

Certains modes de jeux disparaissent dans Advance Wars : Dark Conflict, comme le "Magasin" qui permettait d'acheter de nouvelles cartes et des généraux en échange de pièces durement acquises ! Dans ce nouvel épisode, tout se débloque au fur et à mesure que vous avancez dans le scénario. Pour ceux qui aiment les musiques, elles peuvent être écoutées intégralement dans le mode "Records" qui comporte aussi quelques historiques de vos parties et le nombre de médailles acquises, jusqu'à 270 !

Un mode de jeu en ligne!

Certainement la plus grosse nouveauté de cet épisode : la présence du mode de jeu en ligne. Il est enfin possible de montrer ses talents de stratèges en affrontant, soit des adversaires du monde entier, soit des amis grâce au système de "codes amis". Petite déception, les batailles se déroulent exclusivement en un contre un, c'est d’autant plus dommage quand on sait qu'en local, on peut batailler jusqu'à quatre ! Vous pouvez choisir votre général, mais la carte est tout à fait aléatoire et il est impossible de définir quelques règles. Les affrontements se résument donc à détruire l'ennemi, en moins de trente jours…

A la fin du trentième jour, le match s'arrête et la console détermine le gagnant suivant le nombre d'unités détruites, perdues, etc. C'est ici que les joueurs peuvent être déçus, car trente jours pour battre un adversaire "réel" qui fera tout pour éviter de perdre, cela peut paraître très court. Il est rare de terminer un match en ayant capturé le QG ou en détruisant tous les ennemis, sauf si la stratégie était parfaite. Mais d'un coté, une partie dure rarement moins de trente minutes pour aller jusqu'à une heure, d'où la nécessité d'abréger le combat. A noter tout de même, la présence assez sympathique du chat vocal, par une simple pression sur le bouton X il est possible de s’échanger des amabilités ! [^_^]

Autre particularité très intéressante, il est aussi possible d’échanger, partager ses cartes, relevant ainsi grandement la durée de vie du jeu ! Vous pouvez donc télécharger plus d'une dizaine de cartes via le Nintendo Wi-fi Connection. Si vous n'avez pas d'amis sous la main, vous pourrez toujours télécharger des cartes aléatoires ou favorites. A ce propos, le joueur peut envoyer l'une de ses cartes sur le serveur Nintendo pour que tous les autres joueurs puissent en profiter. Ici aussi, encore une déception, seules les cartes de 10x10 cases peuvent être envoyées.

Malgré ses petites fausses notes, comme aussi l'absence d'utilisation du micro, au final Advance Wars : Dark Conflict demeure un bon choix pour qui cherche de la stratégie tour par tour de qualité et divertissante sur Nintendo DS.

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