Un A-RPG sauce arcade ?! Wii !

Dragon Quest entame sa carrière sur Wii avec un spin-of comme il arrive d’en voir de temps à autres, on pense ici notamment à des Link's Crowsbow Training ou autre Resident Evil Umbrella Chronicles. Dragon Quest Swords, lui fait suite à un jouet électronique sorti en 2003 ; c’est alors que Kenshin Dragon Quest vous demandait de poser un récepteur en forme de bouclier au dessus de votre téléviseur, un appareil qui était en mesure d’interpréter les mouvements exécutés par le joueur, son épée en plastique en main ! Dans DQS on reprend grosso modo le même concept, sans malheureusement le transcender, si ce n’est visuellement puisque nous passons là d’un rendu 16bits à une 3D temps réel optimisée pour le hardware Wii de façon convenable…

Comme tout véritable spin-of, ne le cachons pas, certains joueurs crieront au loup à la vue de cet ovni. Imaginez-vous donc un jeu d’action-aventure à la première personne, auquel on aurait retiré les puzzles, ne conserver que quelques brides d’exploration pour en revanche, proposer un système de combat temps-réel aux mécanismes de level-up tout droit venu du RPG, relativement addictif, ouff ! DQS tire donc davantage vers l’action que l’aventure, le scénario se chargeant lui de vous immerger dans une histoire plutôt banale mais dont la mise en scène assure un divertissement honorablement renouvelé. Wiimote en main, vous voilà prêt à sauver un royaume très anglican dont la reine a adopté un comportement bien étrange ces derniers temps.

Histoire classique…

Heureux jour de votre seizième anniversaire, vous voici naviguant dans votre village - le seul et unique de tout le jeu - à vous balader entre boutiques et autres personnages tantôt s’inquiétant, tantôt – avant les vôtres - narrant les exploits de votre père qui, il y a cinq ans, vaincu le terrible démon Xiphos. Autre son de cloche de l’ascension des forces du mal, des monstres envahissent les environs ! Que ce soit la forêt, la plaine ou un peu plus tard la mystique Tour des Miroirs, vous, simple sujet, allez vous forger une réputation, un titre respecté au cours de cette aventure qui vous conduira à parcourir le royaume pour "enquêter", mais avant tout affronter des hordes de créatures chères à la licence, avant d’atteindre, pour chaque fin de niveau, le monstre suprême !

On l’aura compris, le scénario est pour sa part relativement simple, et nous fait penser que ce jeu s’adresse finalement à une jeune audience davantage qu’aux férus de RPG ou même d’Action-RPG. Ces derniers, auraient certainement aimé trouver plus de richesses, de complexité et de surprises, alors qu’on nous propose de suivre ici une banale trame comme l'on en voit sur certaines productions en salles d'arcade ces dernières années. Mais DQS a aussi des qualités, un univers et certains mécanismes, même simplistes, qui parviennent à créer l’addiction du joueur, qui finalement évolue sur tous les points de manière particulièrement linéaire mais remarquablement équilibrée, et qui le conduise sans trop rechigner à éclaircir cette histroire de masque maudit…

Prise en main déstabilisante…

L’aspect qui dérange le plus, est certainement la gestion des déplacements. Wiimote seule, vous vous dirigez à la croix directionnelle dans le village, avec peu de liberté de mouvement, ou dans les niveaux, où là on avance et on recul dans un couloir prédéfini. An début du jeu, on éprouve de la frustration de ne pas pouvoir explorer tous ces lieux, même si quelques fois il est possible de visiter des "chemins" alternatifs. On se demande si, finalement, les développeurs, qui à la base devaient faire en sorte que leur titre soit sur les étales pour le lancement de la console au Japon, n’ont pas débutés leurs travaux avec trop peu d’indications sur cette dernière...

Les ennemis, hormis les boss de fin de niveaux, ne sont pas visibles mais apparaissent toujours aux mêmes endroits et de la même façon. Au cours de votre progression, vous récoltez en chemin des pièces d’or, des mini-médailles et autres items lors des combats mais aussi en soulevant des pierres, en fouillant dans des buissons ou encore dans des tonneaux en ville. L’argent, va alors vous permettre d’acheter équipement (bouclier, heaume…), produits de guérison mais aussi améliorer votre – ou vos – épées, acquérir quelques items rares (Recharge PM, Ressusciter un compagnon) grâce aux précieuses mini-médailles. Bien qu’elle soit limitée, cette gestion assure donc l’addiction, d’autant plus que certains items sont très alléchants dans le cadre de vos démêlés avec des monstres toujours plus enragés.

Plus divertissant qu’il n’y parait…

Ce sont donc les combats, qui vous font gagner votre pain. Un tutorial très bien fait au début de l’aventure, vous permet ainsi de jauger les possibilités du système. A la manière d’un Samourai Warrior : Katana, on agite ici sa télécommande pour reproduire les coups, en lockant la cible avec "A" de manière à frapper un point précis de l’écran. Le premier problème est qu’ici la cible est trop peu réactive, trop lourde à manier. Au début de sa carrière on rechigne même à s’en servir, pour ne préférer que balancer tant bien que mal sa télécommande dans tous les sens. Les heures de jeu défilant, les conditions que nous imposent les développeurs, demandent néanmoins de se plier à son utilisation, afin de frapper le plus d’ennemis à votre porté avant qu’ils ne vous attaquent.

Une autre difficulté à conjuguer, est de parvenir à maintenir la Wiimote à plat si l’on souhaite que le système reconnaisse l’axe de manière relativement pertinente. En effet, reproduire à l’écran un geste horizontal, vertical ou diagonal (deux inclinaisons reconues), implique de ne pas brandir sa télécommande de manière naturelle en inclinant son poignet, mais en parvenant à exécuter son geste de façon presque chirurgicale. L’un dans l’autre, le lock associé à la gestion de l’axe, demande énormément de temps d’adaptation et même après cela cette gestion qui est employée dans Dragon Quest Swords apparaît toujours aussi peu jouissive. Notez également qu’il est possible de piquer son adversaire pour un coup d’estoc.

Toujours plus fort !

Au cours du jeu, selon la mission ou que vous retourniez dans un niveau histoire d’améliorer vos perfs et/ou engranger de l’argent, vous formez la plupart du temps un binôme avec votre père ("Force"), une jeune demoiselle légèrement hystérique du nom de Fleurette ("Guérison") ou encore le fils de la reine ("Equilibré"). Ces derniers, sont capables d’utiliser uniquement la magie pour vous venir en aide. Sorts de guérison ou sorts d’attaque, ils bénéficient tout comme vous de l’acquisition de points Expérience au cours des affrontements, et donc du level-up qui allonge jauges de point de vie, de magie et puis bien évidemment qui consiste à rendre toujours plus fort et plus résistant nos amis. A noter que si votre compagnon de circonstance ou choisi meurt en cours de route, vous pouvez poursuivre dans le niveau, ou bien, comme à tout moment (hormis durant un combat), décidé de retourner en ville.

La magie de notre protagoniste, elle se résume uniquement à l’utilisation des "Coups de Maîtres", que vous apprenez en acquérant de nouvelles armes, ou bien en les améliorant à la forge contre argent et matériaux spécifiques gagnés à la sueur de votre front, et d’autant en plus grande quantité en obtenant les plus hautes notes ("A" et "S") suite au nettoyage d’un niveau. Cette action, peut-être déclenchée lorsque votre jauge Magie est pleine – celle-ci se remplissant au fur et à mesure des coups portés, il est important de continuer à frapper un ennemi mathématiquement mort, afin de prendre un maximum d’agent, de points expérience et magie... -, s’en suit alors une séquence durant laquelle on vous demande de reproduire les mouvements indiqués à l’écran.

Des détails qui positivent…

Pour conclure sur le système de combat, le bouclier, accessible via le bouton "B", peut-être détruit et réparé grace à un item. Il est possible de faire apparaître à tout moment le menu, qui de manière dynamique va vous permettre de dispenser les ressources en votre possession, de demander à votre compagnon d’exécuter une magie, mais aussi de leur assigner un comportement qui privilégiera plutôt la guérison, l’attaque quoi qu’il en coute en points de magie, un équilibre entre les deux ou bien encore attendre patiemment que vous lui ordonniez de réagir. L’ensemble de ces paramètres fait qu’on arrive de plus en plus à prendre son pied lors des combats, chaque type d’ennemis à sa technique, la mise en scène est donc de côté-ci plutôt dynamique et les boss plutôt divertissants bien que, comme le reste, pas réellement transcendant.

Au village, on apprécie le fait de pouvoir laisser son butin au coffre pour éviter de s’en faire voler la moitié en cas de mort ! Malheureusement, n'espérez pas y engranger des intérêts !! On aime aussi les divers commerçants, qui par ailleurs pourront vous offrir des billets de tombola avec lesquels il vous sera possible de gagner des items, tout comme via les deux mini-jeux d’adresse (fléchettes et épée) jouables de un à quatre joueurs. Les apparats sont eux aussi à l’image du reste : bien qu’on sente un effort sur la définition de certaines textures, l’ambiance convenablement soignée, parfois l’aliasing pique vraiment trop les yeux et l’on regrette aussi que l’impact de nos coups d’épée ne soit pas retranscrit à l’écran par une toute autre dynamique. En bref, le peu que nous offre Square-Enix dans son jeu est manifestement équilibré. Avertis on en attendait pas plus, mais qu’est-ce qu’on aurait aimé !

13 /20 : Alors qu’on nous annonçait un banal jeu d’action sur rail, Dragon Quest Swords s’avère être bien plus que cela. Résolument adressé à une plutôt jeune audience, celle-ci se prendra à coup sûr au jeu de cet univers cliché mais néanmoins éprouvé, son système de combat moins simpliste qu’il n’y parait, sans oublier quelques petits détails dans la mise en scène de l’histoire qui permettent d’assurer malgré tout à cette production, un divertissement honorable. Vieux routards du RPG et autres blasés de l’action-aventure abstenez-vous, ce Dragon Quest là n’est absolument pas là pour vous river à votre écran des jours et des nuits durant ! Les novices trouveront ici de quoi les entrainer, pourquoi pas, vers de nouveaux horizons… Gameplay : Déstabilisant, même après plusieurs heures, il apparaît difficile de faire ce que l’on veut avec son épée. Les mécanismes de level-up eux sont intéressants et appuyés par une gestion des ressources particulièrement ludiques. Même s’il offre finalement peu, on sent bien dans ce DQ le savoir faire de Square Enix. Durée de vie : Dans la moyenne basse des jeux d’action/aventure, une douzaine d’heures permettent d’achever l’histoire, et bien plus pour faire monter en puissance tout notre petit comité. Un sympathique bonus est à débloquer… Graphismes : Intéressant. Malgré un effort certain sur la définition des textures et l’ambiance, l’aliasing pique parfois un peu trop les yeux. Audio : Une bande-son sympathique même si les thèmes musicaux du jeu ne resteront pas graver dans les mémoires. VAST.

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