Faites fumer les disques !
Cette année sur Wii les jeux de course prennent leur envol avec des productions qui réussissent à proposer au joueur des sensations riches en émotions ! Après le déjanté Nitro Bike et le caviar Mario Kart Wii, voici enfin un jeu qui aborde le terrain de la simulation avec assez de brio pour nous prouver encore un peu plus que la console de BigN est en mesure d’enfoncer profondément tout ce qui existait avant elle, en terme de vibrations offertes au joueur. En effet on a beau dire, mais ce qui est bon dans un jeu de caisse c’est avant tout la conduite, le challenge, le fun bref… un gameplay qui parvient à insuffler une certaine addiction, l’obstination à toujours vouloir se dépasser, quand bien même si cela se passerait sur un seul circuit, au volant d’un seul véhicule. Si Ferrari Challenge Trofeo Pirelli fait partie de cette catégorie, je vous rassure, il n’est pas avar en contenu…
En effet, avec ses seize circuits et soixante-quatre bolides prestigieux, il a de quoi plus que vous obstiner ! Les amoureux de trajectoires perfectibles et autres courbes à en perdre la tête prendront à n’en point douter du plaisir à se surpasser, tout débloquer pendant quelques jours, voir quelques semaines faute d’annonces pour ce rayon. On trouve au développement les petits gars de chez Eutechnyx, des vétérans qui s’étaient illustrés sur GameCube avec Street Racing Syndicate, un jeu mêlant courses sauvages et courses officielles sur circuit pour vous permette de gagner de la tune histoire d'acheter, tuner des caisses comme ce fut à la mode. Dans ce Ferrari Challenge on retrouve un peu de cette ambiance rock'n roll underground. L’habillage austère y est pour quelque chose bien entendu, mais aussi les options de jeu autrement plus complètes que sur l’opus DS.
Une solide expérience solo
Le plat du jour est copieux dans le sens où les modes le sont. S’il faut acheter les voitures grâce aux crédits gagnés à la sueur de votre front, l’achat de pièces pour vos véhicules est impossible pour en revanche, vous donner la possibilité d’opérer à quelques réglages mécaniques ainsi que choisir la couleur de la jupe et y apposer autant de stickers que vous le souhaitez. Soyez également prévenus que Ferrari Challenge Trofeo Pirelli sur Wii est une expérience solo à 100%. Aucun mode multi-joueurs local, aucune extension online, il s’agit bien là d’un jeu où les principaux leitmotivs sont de dominer le comportement des voitures, de battre les pilotes gérés par le système et puis après de tuer les chronos en "Contre la Montre". Si cette solitude peut devenir pesante à un certain stade, le soft de System 3 n’en perd pas pour autant le goût du "reviens-y" et c’est donc volontiers que l’on s’y remettra de temps à autre.
Les options de courses sont donc là pour vous permettre de devenir un as sur une Ferrari. L’"Entrainement" vous offre la possibilité d’apprendre les notions de pilotage que sont l’accélération, le freinage, et l'anticipation dans un souci de conserver un comportement le plus naturel du véhicule. Le mode "Course Libre" est comme son nom l’indique l’endroit où l’on va jouer sur n’importe quel circuit avec les bolides en votre possession, idéal pour les essais. Le mode "Arcade" permet de monter progressivement en puissance du fait qu’il soit découpé en quatre modes de difficulté ("Débutant", "Intermédiaire", "Expert" et "Légendaire") à faire et à refaire pour toutes les classes. Enchainer les circuits, passer la ligne toujours plus haut classé, chaque course est un véritable challenge qui demande la majeure partie du temps un dépassement de soit remarquablement dosé, car jamais il ne vous paraitra insurmontable.
Des modes pour dominer
Le 430 Challenge ou "Défi" se joue uniquement avec la voiture de départ, à savoir la récente Ferrari 430. Ici, on enchaine les week-ends à travers les compétitions se déroulant sur l’un des trois championnats proposés (Italie, Europe et Amérique du Nord). Un challenge dure sept week-ends, les courses selon le tracés (15, 7 minutes…) et à chaque endroit doivent être courues deux fois. Le but est de finir avec le plus de points possibles. Pour cela, il vous est possible de passer ou non la séance de qualification de sept minutes afin d’obtenir une bonne place sur la grille de départ, et par la même occasion en profiter pour faire les réglages (hauteur, ressorts, amortisseurs, barre stabilisatrice et alignement) au stand entre chaque tour durant ce même laps de temps. Notez que pour ce mode de jeu vous pouvez reprendre ou réinitialiser chacun des trois championnats à n’importe quel moment.
Le mode "Trophée" vous est accessible uniquement après avoir débloqué au moins une voiture trophée sur les vingt-deux, ce qui pourra prendre un peu de temps car dans Ferrari Challenge Trofeo Pirelli ce n’est pas tout de débloquer, il faut pouvoir ensuite se les payer, ou à défaut, les louer. Si le mode Défi est l’occasion de se mesurer à des pilotes et équipes stars du circuit Ferrari, le Trophée l'est de s’essayer à un lot de bolides prestigieux avec en ligne de mire l’accès à de nouvelles voitures, crédits et cartes challenge en arpentant à chaque fois une poignée de courses au volant de toutes les Ferrari Trophée. Si l’on compte le temps qu’il faut pour tout débloquer et pour tout acheter, la durée de vie en solo à de quoi assurer de nombreuses heures d’acharnement, Mais quand est-il du pilotage ?!
Sensations au rendez-vous !
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La prise en main made in Wii est somme toute classique, le couple ou la Wiimote seule. Dans cette dernière configuration, les capteurs permettent d’orienter le bolide mais malheureusement ni le ralentir ni lui faire prendre de la vitesse. "1" accélérer, "2" freiner, "A" pour le frein à main, en boite semi-auto il faut balancer et ramener la Wiimote pour changer les vitesses. Cinq vues sont dispo. (arrière, dessus, cockpit, capot, bitume) et offrent plus ou moins de sensations, à ce niveau rien ne vaut donc le capot ou le bitume bien entendu. A noter qu’il est possible de regarder dans le rétro, derrière soit ("B") et sur les côtés ("Croix"), cool. La force exercée sur les suspensions offre des sensations réalistes tout comme le comportement des différents moteurs (V8, V12…). La vitesse est au rendez-vous, les montées et descentes de régime offrent un niveau d’immersion très correct, de même que la physique globale des véhicules il n’y a pas d’erreur, de ce côté-ci nous sommes bien dans une simulation.
En revanche, à un certain niveau nous ne sommes pas très loin de l’arcade. En effet il n’y a pas de gestions des dégâts à proprement parlé. Foncer dans le tas ne vous causera pas d’autre dommage que de voir voltiger de minuscules pièces de tôles ; pas très réaliste pour le coup. Il apparaît tout de même difficile de trop abuser de cette faiblesse du soft, mais un départ pourra parfois vous faire gagner pas mal de places sans pour autant être pénalisé comme lors d'une sortie de route abusive. En abordant un virage à fond pour se cracher volontairement sur un concurrent qui aura prit le temps de ralentir, celui-ci jouera alors pour vous le rôle d’un matelas amortissant. Il est réellement handicapant que la visibilité soit gâchée pas un aliasing beaucoup trop prononcé. Les modes Arcade et Défi vous offrent durant les phases de chargement des astuces de conduite très précieuses à reproduire en course. Très bonnes sensations donc mais pas à 100% simulation non plus.
Customiser son écurie
Autre le souci de la performance, dans ce Ferrari Challenge le nerf de la guerre c’est comme déjà dit, d’engranger les crédits. Dans tous les modes ou presque on en gagne selon un certain nombre de critères dont le classement bien évidemment mais aussi le dépassement, la domination, la perfection et encore l'utilisation ou non de technologies comme l’ABS et l’anti-patinage. Les crédits permettent donc d’acheter les véhicules débloqués au fur et à mesure de votre progression dans les différents modes. Ceux-ci sont très chers à acheter et très chers à louer pour leur utilisation dans une seule et unique course. Attendez-vous donc à devoir arpenter encore et encore les circuits de Monza, Silverstone, Hockenheim, Paul Ricard, Spa Francorchamps pour ne citer que les plus connus !
F355, FXX, 333SP, 250 TR, F430 GT2, 360 GT, 575 GTC, 250 LM, 250 GTO, F40, F50, 365 GTB4, 550M, 355 GTB, 360, 512S, 348 TB, 512M, 550 GT, 575M il y a de quoi conduire ! Sans oublier bien sûr les nombreuses cartes à jouer à débloquer en remplissant les objectifs du mode "Objectif" qui les référence. Après on pourra toujours jouer au jeu de carte contre l’ordinateur, mais bon, même si cela vous permettra de devenir incollable, ça ne remplacera jamais la possibilité de jouer en ligne ou ne serait-ce que de se mesurer à d’autres pilotes en local, nous sommes d’accord. C’est au "Garage" que vous trouverez des tonnes de stickers pour décorer votre écurie. Du drapeau, au chiffre en passant le symbole tribale il y a de quoi faire de ces Ferrari de vrais sapins de Noël alors allez-y de bon cœur, si vous arrivez à supporter les temps de chargement agaçant de l’interface bien entendu...


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/20 : Ce Ferrari Challenge est un bon jeu de courses. Assez complet, séduisant et agrippant dans son contenu et sa mise en scène des courses, il vous propose une montée en puissance implacable où il est toujours possible de s’en sortir via une conduite, elle aussi implacable. La prise en main Wii est excellente malgré que la gestion frein/accélération soit rendue trop rigide via l’utilisation des boutons dans la configuration Wiimote seule. L’absence totale de multi-joueurs pourra à n’en point douter décevoir ! Le soft demeure avant tout une solide expérience solo pour le solide gamer qui en attendait une depuis longtemps sur Wii...
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Gameplay : Une prise en main simple pour une attitude de conduite qui vous demandera un peu de temps avant d’être maitrisée. Circuits et concurrents sont là pour élever votre niveau de jeu, du chalenge il n’y en manque pas !
Durée de vie : De nombreuses heures pour achever les modes, tout débloquer, tout acheter. Le plaisir de conduire offre une replay-value correcte, mais limitée faute à l’absence de multi-joueurs.
Graphismes : Aliasing dégueulasse, c’est dommage car le tout apparaissait lumineux. Des sensations de vitesse brutes de décoffrage, c'est bon !
Audio : Le bruit des moteurs fait oublier un peu l’aliasing. Les musiques à tendance rock underground on aime ou on aime pas, ça c’est votre affaire…
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