Changement de tailleur pour 007
Après 5 ans de bons et loyaux services chez Electronic Arts, l'agent Bond reprend du service mais cette fois-ci chez Activision, nouveau détenteur de la licence jusqu'en 2014. L'occasion de pouvoir servir sa majesté sous les traits de Daniel Craig, le tout nouveau James Bond depuis Casino Royale. Une licence passant d'un éditeur à un autre est courant mais ce genre de situation est plutôt rare surtout avec une franchise aussi porteuse qu'est 007, on espérait alors du coup qu'un changement de développeur permettrait d'apporter à Quantum of Solace un certain renouveau à cet univers dans le milieu du jeu vidéo, il faut dire assez classique dans son ensemble et manifestement qui le restera encore un peu avec cet opus. Tout d'abord, sachez que QoS innove tout de même un peu dans la saga des 007 et que le jeu débute juste après la fin de Casino Royale, tout comme le film.
Ainsi, les premières minutes de jeu se prennent facilement en main et la vue FPS n'est pas sans nous rappeler les premiers 007 d’EA sur GameCube. Lorsque vous vous adossez à un mur, ou tout autres objets permettant de ne pas subir les tirs ennemis, 007 sera visible, jusque là rien de nouveau bien évidemment. Néanmoins, il est désormais possible de tirer sans devoir sortir de sa cache. Dans ce cas précis, il vous suffit donc de viser à l'aide de la Wiimote avec toutefois un résultat au petit bonheur la chance étant donné que la visée n'est pas des plus précises vu la situation. Autre nouveauté, lorsque vous êtes déjà caché derrière un mur ou objet, il est possible de courir vers une nouvelle position de cache en pressant le bouton "A", très pratique lorsqu'on se retrouve dans une position très inconfortable.
Un 007 dans la continuité
C’est une grande mode dans les jeux actuels, une mauvaise habitude pourrait-on aussi dire, les séquences type "Quick Time Event". Mais si, vous savez, ces actions dont nous n'arrêtons pas de vous parler ces derniers temps, où à la manière d’un Resident Evil 4 vous vivez l’action à travers des tapotements de boutons ou en l’occurrence, sur Wii, des agitations du couple dans tous les sens comme cela vous est indiqué à l’écran. Dans Qantum of Solace, lorsque vous vous approcherez d'un ennemi suffisamment prêt, vous pourrez alors l'éliminer en sortant la combinaison suivante : agiter le Nunchuk, diriger le pointeur de la Wiimote dans la zone adéquate et pressez le bouton "A" pour que 007 neutralise l'ennemi. C'est amusant, mais on regrette que lors de certains affrontements qui ont marqué Casino Royale, comme par exemple celui dans les escaliers contre l'homme à la machette, soient réduits à une longue séance de QTE.
Pour conclure sur la prise en main, deux maniabilités vous seront proposées à savoir la combinaison Wiimote/Nunchuck ou le Wii Zapper. Là, c'est selon votre envie même si d’un point de vue personnel j’ai trouvé le zapper pas très pratique dans le feu de l'action, mais après ça reste aussi une question d'habitude. Etrangement, alors qu'on était en droit de piloter une Aston Martin, aucune séance de conduite n'est présente ce qui est vraiment dommage. Le nouveau 007 n'est pas un adepte des gadgets en tout genre, le seul que vous aurez l'occasion d'utiliser le sera pour déverrouiller certaines portes via des digicodes à casser. Cette action se fera avec la croix directionnelle ; il vous suffira alors de presser la bonne direction lorsqu’une petite flèche blanche apparaîtra sur un des numéros. Bien sur il y a quelques pièges avec des flèches rouges de temps en temps, mais ça reste basique, tout de même.
Casino of Solace
L’aventure vous placera pour commencer dans un premier niveau situé dans la villa où se termine Casino Royale et premier constat, l'environnement extérieur respire le soleil ce qui n'est malheureusement pas le cas des environnements à l'intérieur de la ville, qui eux transpirent un peu trop le minimalisme et c'est une fois de plus bien dommage. Etrangement encore, après quelques niveaux qui se situent avec comme background Quantum of Solace, un flash back vous fera revivre quelques levels de Casino Royale, ce qui cache en fait une autre réalité : la durée de vie du titre. En effet, si les niveaux de Casino Royale n'étaient pas là, le jeu aurait une durée de vie n'excédant pas une à deux heures ce qui est un comble pour un 007.
Un mode multi-joueurs jouable jusqu'à quatre est disponible avec pas moins de quatre types de jeu proposés : "Ruée" : Remplir différents défis, de l'élimination de cible en passant par une récupération de données ; "Ruée par équipe" : comme son nom l'indique vous fonctionnez par équipe avec aussi des objectifs à atteindre ; "Conflit" : Seul contre tous, le vainqueur est celui qui a le plus de points ; "Conflit par équipe" : Même principe que mais en équipe. Les arènes de ce multi reprennent les environnements de certains niveaux nettoyés dans l’histoire mais malheureusement l'aliasing s'y invite. On appréciera enfin la présence d'un mode online qui permet de s'affronter lorsqu’on n’a personne à la maison sous la main !
Adaptation dans la moyenne basse…
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Côté réalisation, c'est ainsi très moyen. Mis à part quelques niveaux où les jeux de lumières font plaisir à voir comme la poursuite dans le bidonville ou dans les sous sols, le reste fait vraiment penser aux jeux GameCube mais aliasés comme c'est pas permis. Textures simplistes, modélisation de 007 trop carré, quelques bugs graphiques qui viennent en plus gâcher le plaisir de jeu, serions-nous encore face à une adaptation PS2 ?! C'est dommage, quand on voit la variété des niveaux tels que Venise, le Casino de Montenegro vu dans Casino Royale, il y a de quoi désespérer. On apprécie tout de même les quelques trop rares cinématiques en synthèse mais qui donnent étrangement à 007 une carrure surdimensionnée ; on ne comprend pas pourquoi certaines cinématiques utilisent le moteur du jeu. Et, pour ne rien arranger, on a aussi souvent du mal à se repérer dans les niveaux. Certes un GPS est présent mais ce n’est pas celui-ci qui vous empêchera parfois de ne savoir où aller.
Au final, ce "nouveau" 007 ne fait pas honneur au film avec une réalisation indigne d'une Wii. La faute à un aliasing prononcé, on se demandera alors si deux équipes n'ont pas participé au développement quand l’écart visuel qui sépare certains niveaux est considérable. Ou alors, l'équipe de développement a été pressée par le temps pour que la sortie du jeu coïncide avec le film, mais ça après tout ce n’est pas encore au joueur de le payer ! La vue FPS qu'avait déjà tenté EA lors de ses premiers 007, ne semble avec Qantum of Solace définitivement pas convenir à la série, on préfèrera la vue du personnage dans son ensemble pour une plus grande immersion. Un ensemble donc très moyen et pas du tout enthousiasmant car vraiment rabat-joie. Reste à savoir quoi espérer pour la suite, arrivé à ce stade pas grand-chose malheureusement…
10
/20 : Pour son premier jeu James Bond 007, Activision rate son entrée. Certes il y a quelques bonnes idées mais la réalisation du titre ne fait pas honneur à la franchise. On espère que le prochain 007 prendra toutefois son temps niveau développement et que de nouvelles idées apparaitront, de même que les irrégularités dont fait preuve cette production soient gommées. Enfin, ça c'est tout le mal qu'on leur souhaite tant ce James Bond : Quantum of Solace flirte dangereusment avec la limite de ce qui est acceptable et de plus désespérant.
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Gameplay : La maniabilité Nunchuk/Wiimote est accessible dès les premières minutes, le Wii Zapper demandera un peu plus de temps d'adaptation. On regrette de ne pas piloter ainsi qu'une vue FPS pas vraiment soignée.
Durée de vie : Très même trop court, 5 à 6 heures de jeu pour le mode solo, reste les modes multi-joueurs en local ou en Wifi.
Graphismes : Très moyen, la faute à l'aliasing et certaines textures trop simplistes à certains endroits. C'est dommage quand on voit le travail réalisé sur certains niveaux.
Audio : Voix Françaises mais qui manquent un peu de conviction. Les musiques font très "James Bond".
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