Assassin’s Creed Shadows est l’un des jeux les plus attendus de l’année, mais il a également été controversé parmi certains groupes de joueurs en raison de l’inclusion de Yasuke, un samouraï noir. Dans l’annonce surprise d’aujourd’hui du retard d’Assassin’s Creed Shadows, le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, a répondu à ces « commentaires polarisés », comme il l’a dit, affirmant que les jeux d’Ubisoft ne sont pas censés refléter un agenda spécifique.
« Je tiens à réaffirmer que nous sommes une entreprise axée sur le divertissement, créant des jeux pour le public le plus large possible, et que notre objectif n’est pas de promouvoir un programme spécifique », a déclaré Guillemot dans la mise à jour financière d’aujourd’hui. « Nous restons déterminés à créer des jeux pour les fans et les joueurs que tout le monde puisse apprécier. »
C’est un tout autre changement de ton par rapport aux propos de Guillemot en juin, lorsqu’il dénonçait des « attaques en ligne malveillantes et personnelles » dirigées contre les collaborateurs d’Ubisoft et ses partenaires.
« Je tiens à préciser que nous, chez Ubisoft, condamnons ces actes haineux dans les termes les plus forts possibles, et j’encourage le reste de l’industrie et les acteurs à les dénoncer également », avait alors déclaré Guillemot. « Je suis fier de soutenir le travail incroyable de nos équipes et de nos partenaires, et je ferai toujours confiance à leurs choix créatifs. »
En revanche, la déclaration d’aujourd’hui est pour le moins inutile et, franchement, je pense qu’elle confine à la lâcheté pure et simple. La réaction contre Assassin’s Creed Shadows a été féroce, mais elle émane également d’une tranche très restreinte de la communauté des joueurs, un groupe qui est très axé sur l’agenda : cela n’a aucun sens que voyager à travers la magie de l’Animus pour gaspiller le pape ou faire du bien à George Washington soit une affaire de jeu vidéo normale, mais un samouraï noir – basé sur un personnage historique, comme tant d’autres dans le monde. série – est au-delà des limites. Il n’est pas possible d’apaiser cette foule malhonnête avec des déclarations creuses selon lesquelles c’est du plaisir et des jeux, et que nous devrions tous nous entendre.
Le contingent le plus virulent des critiques de Yasuke ne souhaite rien de moins que la suppression pure et simple du personnage du jeu, pour être remplacé par un personnage japonais « authentique ». C’est absolument fou, et quiconque pense pouvoir rendre ce groupe heureux avec ce genre d’absurdités anodines doit simplement jeter un œil aux réponses à l’annonce du retard sur X pour être rapidement dissuadé de telles notions.
Ce n’est pas la première tentative d’Ubisoft pour apaiser les éternels lésés. En juillet, il a publié une déclaration selon laquelle Assassin’s Creed Shadows n’est pas censé être une « représentation factuelle de l’histoire ou de personnages historiques » et que « même si Yasuke est représenté comme un samouraï dans Assassin’s Creed Shadows, nous reconnaissons qu’il s’agit d’une question de débat et discussion. » Comme nous l’avions noté à l’époque, le nouvel Assassin’s Creed a fait l’objet de critiques légitimes, mais la défense de Yasuke est totalement inutile et, pire encore, elle a servi à enhardir le contingent réactionnaire de joueurs qui pensent que les efforts de diversité, d’équité et d’inclusion ruinent d’une manière ou d’une autre. jeux.
Le producteur exécutif d’Assassin’s Creed Shadows, Marc-Alexis Côté, a fait mieux en juin lorsqu’il a critiqué le propriétaire de X, Elon Musk, pour avoir « alimenté la haine » à l’égard du jeu. Côté, à bon escient, n’a pas non plus répondu au tweet de Musk à propos d’Assassin’s Creed Shadows, déclarant : « En attaquant quelqu’un comme Elon… je ne convaincreai pas les gens de notre point de vue en tant qu’équipe. »
Je ne peux pas parler du point de vue d’un responsable du jeu vidéo, mais à mon avis, c’est l’approche qui fonctionne. Ubisoft ne satisfera jamais ses pires critiques, les plus de mauvaise foi, et il ne devrait pas perdre de temps à essayer : il vaudrait bien mieux consacrer ses efforts à tracer des lignes claires sur sa position, même s’il s’agit d’un point aussi simple que « des conneries racistes ». ne sera pas toléré. » C’est certainement faisable : Bethesda Softworks a tenu à adopter la politique anti-nazie dans Wolfenstein 2 : The New Colossus, en disant : « C’est le but de notre jeu. »
Hélas, Ubisoft n’a pas une grande histoire dans ce genre de choses. Les dirigeants de l’entreprise qui nous a donné The Division (des agents anonymes d’une unité auparavant secrète de la sécurité intérieure répondent à une pandémie dévastatrice à New York en tuant des camions de civils), Ghost Recon Wildlands (une équipe de frappe américaine s’infiltre dans un pays du tiers monde pour renverser le gouvernement ), et Far Cry 5 (une secte fondamentaliste chrétienne s’empare d’une partie du Montana et seuls les habitants lourdement armés peuvent les arrêter) ont insisté à plusieurs reprises au fil des ans sur le fait que leurs jeux n’étaient pas politiques – et s’ils le sont, ils sont politiquement neutres. . Dans cette optique, la déclaration de Guillemot est en réalité plus ou moins la même et aura à peu près le même impact, c’est-à-dire aucun.
Lionel est un rédacteur passionné par la technologie et les jeux vidéo, apportant des perspectives uniques et des analyses approfondies sur les dernières tendances. Avec une expertise en gadgets high-tech, il éclaire les lecteurs sur les innovations majeures.
